Son
sourire
n’émettra plus cette onde si envoûtante,
Sa grande amitié sera désormais plus
qu’absente,
Mes larmes tapisseront les albums de souvenirs,
Et la vie continuera tout doucement sans rien me dire
Sa joie de vivre, il l’emporte avec lui,
Et son absence déjà se fait ressentir,
Son amitié fiable était comme indéfini,
Mais mon cœur lui, ne fait que pâlir.
Bien sûr que la vie existe ailleurs,
Et son âme plus que rayonnante l’a rejoint,
Probablement qu’il nous voit, c’est certain,
Mais ici, restent les regrets et les pleurs.
L’amertume me gagne tous les jours,
Et de temps à autre, j’esquisse un
léger sourire,
Des images de nous défilent tour à tour,
Et la pluie des yeux fait ombrage aux souvenirs.
Combien de temps pour oublier,
Quelqu’un qu’on a tant chéri ?
Combien de temps pour oublier,
Cet ami qui nous a tant fait aimer la vie ?
Les escaliers du temps ne seront pas,
Faciles à monter sans toi,
Qu’importe où ils me mèneront mais,
Avec fierté, crois-moi, j’y arriverai.
Ses éclats de rires resteront figés,
Sur le joli papier glacé,
Nos balades avec nos chiens dans les bois,
Resteront gravés à jamais, crois-moi.
Les blessures seront longues à panser,
Seul le temps, s’il le veut, pourra les cicatriser,
Le sourire d’un enfant proche d’un parent,
Emmènera un peu de bonheur à
l’éclat de diamant.
Je vieillirai sans ta présence à mes
côtés,
Près de trente années auront
déjà passées,
Au fond de moi, il y aura une petite pensée,
D’un ancien ami, qu’autrefois, j’avais
tant aimé.
Ne
pleurez
pas sur
ma tombe,
Oh ! Non, je n’y suis pas,
Et ceux qui croient que je suis,
Dans cette boite de bois jolie,
Sont dans l’erreur de leur croyance !
Quoi, vous m’avez mis en bière,
Et vous avez pleuré au cimetière,
Et vous croyez que j’ai disparu
définitivement ?
Mais vous n’avez pas vu mon bel esprit,
Sortir de cette prison de chair et de sang,
Dans laquelle j’étais puis retrouver,
L’état de conscience supérieur
d’avant,
Et par l’acquit de la vie que j’ai
vécu !
Quoi, vous pleurez toujours ?
Sans cesse vos larmes creusent vos joues roses,
Sans que l’espoir entre en vous un jour,
Pour vous dire qu’une vie supérieure,
Vous attendre vraiment un jour !
Oh ! Quelle ignorance paralyse votre âme,
Et dont le rationalisme obscurcit votre esprit,
Et la lumière de la connaissance,
Ne jaillira-t-elle point ?
Ne pleure pas sur ma tombe,
Mais non, je n’y suis pas,
Je suis tout près de toi,
A chaque instant de ta vie,
Et à chaque instant de tes rencontres.
Et où que tu ailles et quoi que tu fasses,
Je guide tes pas, vers la lumière et vers l’amour.
Je suis donc avec toi, et je t’aime.
Oui, elles sont belles et fort jolies toutes ces fleurs,
Que tu me déposes chaque jour sur ma tombe,
Un véritable champ de fleurs, il faut le dire,
Je ne suis pas allergique, mais n’est-ce pas de
trop ?
Pourtant la nuit, lorsque ton âme se décorpore,
Momentanément tu viens me rejoindre,
Tu me confies ta vie d’ici-bas,
Avec ses problèmes, ses ennuis et ses soucis,
Et nous nous aimons comme autrefois.
Mais lorsque le corps se réveille,
Ton âme le retrouve en même temps,
Que l’oubli de nos belles retrouvailles,
Et le lendemain, tu retournes sur ma tombe.
Oui, oui, je sais les épreuves sont difficiles,
Mais sont nécessaires cependant sur le chemin,
De l’accomplissement pour notre évolution.
C’est comme cela, nous n’y pouvons rien,
Mais c’est comme cela que nous évoluons,
C’est comme cela que nous nous aimons,
Individuellement et chaque fois, mieux encore.
Non, non lorsque tu as traversé des périodes,
Très difficiles et parfois très dures,
Tu n’étais pas abandonné, tu
n’étais point seul.
Et les deux traces d’empreintes de pas,
Que tu as pu voir à même le sol,
Furent tout simplement les miennes,
Lorsque je t’ai porté doucement,
Dans mes bras, comme un enfant.
Allez, va ne pleure pas sur ma tombe,
Tu sais bien que mon âme n’y est pas.
Sache cela, je suis dans ton cœur,
Je fais parti de ton âme, n’est-ce pas
beau ?
N’est-ce pas merveilleux comme enseignement ?
Cesse d’aller à l’église pour
brûler un cierge,
Pour le repos de mon âme,
Je suis libre, je suis vivant,
Et je n’ai plus besoin d’aide, rassure-toi.
Alors, ne pleure pas sur ma tombe,
Mon corps fatigué, usé lui seul s’est
tu,
Et la mort tant redoutée par tous, m’a
libéré.
A présent, sèche tes larmes et cesse de pleurer,
Mais vis ta vie tout naturellement,
Et tout simplement pour toi et pour les autres.
Ecoute bien ceci ;
Quand une étoile se meurt dans l’espace
intersidéral,
Sa lumière nous parvient pendant longtemps encore,
Alors, dis-toi que je suis comme cette étoile.
Mais quand sa lumière n’émettra plus,
Mon âme vivra encore,
Et dans des milliards d’années,
Je te raconterai sa vie, je te raconterai mes vies,
Et si j’ai le temps encore, et crois-moi je l’aurai,
Je te raconterai la vie de l’Univers…
Quoi… tu pleures encore ?
Les cheveux
grisonnants et le visage creux,
La démarche lente et la mémoire lointaines,
Les photos jaunies par des temps heureux,
Le rideau se baisse et l’acteur quitte la scène.
Le soleil se fane tout doucement, et sans bruit,
L’ombre se glisse sur la route de leur vie,
L’amour solide comme le rocher, se brise,
La mort emporte l’un deux, sans lâcher prise.
Le rescapé du naufrage, est un océan de larmes,
La détresse de l’incompréhension
obscurcit le ciel,
La tristesse est comparable à une arme,
Qui tue la vie de ce bel arc-en-ciel.
Puis la raison sillonne la vallée de
l’égo de l’ignorance,
Le soleil du soi rayonne de toute son âme,
La maison refleurie d’une invisible présence,
Et la vie embaume la mort par un jet de flamme.
La vie
m’apprivoise,
me berce mais aussi me torture,
La vie me jette, me blesse et me tue,
Elle me suscite de sérieuses et profondes blessures,
Isolé et meurtri, je ne fais rien de plus.
La vie m’envoie dans l’ombre de la brume,
La vie m’allume, me brûle et me consume,
Je deviens rouge d’amour incandescent,
Et mon égo tombe en cendre rapidement.
Je suis un vulgaire amas de cendres,
Que le vent et la tempête éparpillent de ci, de
là,
Puis, je renais de mes propres cendres,
Ailleurs d’ici, où forcément je ne suis
pas.
Mais, je ne suis plus celui que je fus,
La grande lumière a déchirée le voile
de l’ombre,
Et un nouveau visage lumineux apparut,
Au milieu de nulle part, mais loin du côté sombre.
Mais à nouveau, la vie brûlera puis consumera,
Le non utile, le non parfait du brouillon de mon égo,
Et mon âme, plus que jamais rayonnera,
Pour toucher les autres, de ce qu’ils ont de plus beau.
Les cendres ne sont que du passé,
Loin derrière, d’un ancien moi qu’il
faut oublier,
La vie a brûlée le néfaste du mauvais
côté,
Et reste en phase, une belle lumière jaune dorée.
On est si
peu de
chose,
Dans cette
espace clos,
D’une
Terre qui se métamorphose,
Mais
d’un corps figé, qui est au repos.
Les
paupières se sont faites closes,
Pour toujours,
pour jamais.
Mais
où fleurissent toutes les roses,
Dont les
âmes en connaissent leurs secret.
On est si peu
de chose,
Qu’en
l’éternel, les cieux nous sourient.
Nous tentons
d’entrevoir la vie en rose,
Mais notre
cœur hélas, reste meurtris.
De la cruelle
douleur à la souffrance,
Nos larmes ne
désarment point.
Il faut un
terme pour qu’une espérance,
Nous ouvre les
yeux vers l’abondance.
On est si peu
de chose,
Le temps
d’un refrain, d’un sourire.
La caresse du
vent vole puis se pose,
Tel un oiseau
blessé qui soupire.
Mais la tenace
douleur amère nous égare,
Et nous fais
perdre notre seule raison.
Mais les ailes
du temps au creux d’un soir,
Une
étoile brille comme un doux frisson.
On est si peu
de chose,
Ici bas, au
beau milieu des apparences.
Que tout ce
paraître futile n’est que morose,
Qu’aux
chants des étoiles sa lumière nous pense.
Le berger des
cieux sillonne la lumière,
Le travailleur
isolé sculpte les saisons.
Mais
l’espoir fait lentement germer la Terre,
Des
âmes oubliées au plie du sillon.
On est si bien
peu de chose…
Mais
l’âme du monde enfin s’éclose.
Ne doute
plus de
moi,
Ni de qui je suis pour toi.
Ne pense plus que tu n’es rien,
Car ta conscience est ton destin.
Ne doute plus de moi,
Ni du hasard mis sur ta route.
Jonche ton existence avec émoi,
Et mets ton désespoir en déroute.
Par ton sommeil, tu retrouves qui tu es,
Et tu voles vers l’infini des consciences.
Mais le retour freine ton envol enjoué,
Au creux d’un lit d’un monde d’apparence.
Ne doute plus de moi,
Et écoute les louanges de tes rêves.
Sculpte ce que tout te semblera,
Mais n’oublies pas, tu es encore un
élève.
L’égo te mets au sommet des illusions,
Et glorifie ton monde des apparences.
Mais je ne puis être hélas, ton fanfaron,
Dans ton mental cloisonné à ta conscience.
Ne doute plus de moi,
Et ôtes-toi de tous ces pièges,
Qui ornent si bien ton égo qui est roi,
Et moi qui ne suis que dans tes rêves.
Ne frôle pas les ailes des papillons,
Ne joue plus comme un enfant à la marelle.
Mais élèves-toi comme un ballon,
Et voit le monde telle une citadelle.
Non, ne doute plus de moi,
Car tu sais qui je suis pour toi,
Ton âme ou si tu veux ta conscience,
Et je respire le doux éther en abondance.
Ne doute plus de moi, non plus jamais,
Et observe dans ta glace, mon joli reflet.
La mort
adoucit les
maux de la vie,
Et libère enfin l’âme
emprisonnée.
La mort adoucit l’âpre sel jaunit,
Par de longues et infatigables années.
Au-delà des montagnes et des océans,
L’éternel immense ciel scrute le temps.
Mais la mort adoucit l’amertume,
Le désespoir où le rêve
s’embrume.
Le feu réchauffe l’éther de la Terre,
L’eau majestueuse nourrit son esprit.
Les étoiles donnent naissance à
l’Univers,
Où la mort par magie s’y purifie.
La mort adoucit le brouillard,
Voilé par des nuages sombres.
Mais où s’ouvre le rideau de l’espoir,
Et où cesse l’effigie de l’ombre.
Je n’ai plus peur de l’abîme,
Ni de l’enclume ni de la faux.
Je souris avant même qu’on
m’assassine,
Tel un bel enfant dans un berceau.
La mort adoucit le dernier soupir,
Et a rendu l’âme à
l’espérance.
Mais ne croyiez pas que je suis parti,
Dans le secret où se cache mon absence.
Je fuis le temps qui s’égraine,
Et le manteau lourd de la nuit.
Je fuis les masques de la scène,
Seul mon visage espère et luit.
La mort adoucit le temps d’un automne,
Et je n’écoute plus ces esprits vagabonds.
Mais au printemps mon âme fleuronne,
Qui me berce dans les plies de la raison.
La mort a brouillé tous mes sens,
Mais adoucit l’invisible, l’intouchable,
L’impalpable du vide et l’ineffable.
Mais la mort a touché ma conscience.
L’enfance
violée, c’est
l’enfance meurtrie,
Ce sont de frêles êtres sans âges,
Dont leur vie a comme été sans sursis,
Mais pour les autres, c’est un lourd héritage.
Des sourires innocents se sont envolés,
Et avec eux, la grande maison.
Ils ne restent que des volets fermés,
Et des parents, comme en prison.
L’enfance violée, ce sont des parents meurtris,
Pour une bien trop longue éternité,
D’un voyage qui ne sera jamais fini,
Mais dont leur cœur a été comme
brisé.
Allez faire comprendre des gestes mal sain,
A une famille dont les rires sont sur leurs lèvres.
Et d’avoir le cœur plus que serein,
Pour accepter la mort sans aucune fièvre.
Des années de bonheur, hélas que l’on
rangent
Dans des vieilles males dans un vieux grenier,
Par des fous de passage qui dérangent,
Et des souvenirs difficiles à oublier.
L’enfance violée, c’est un cri
intérieur,
Qu’on a bien du mal à extérioriser.
C’est un amour blessé et qui se meurt,
Mais qu’on ne peut hélas, faire partager.
La douleur est un fardeau qui assassine,
L’espoir de l’espérance d’un
jour.
Et l’on ne peut vivre avec ce crime,
Comme un couteau poignardé sans détour.
N’y a-t-il pas tout au fond de moi,
Une lueur de ma tendre conscience ?
Pour me libérer de ce mauvais trépas,
Et respirer les joies avec grande abondance.
L’enfance violée, c’est
l’enfance meurtrie,
De beaux enfants qu’on a assassinés,
Et qu’on n’a de toute façon jamais
compris,
Puisque des êtres un jour, les ont gommés
.
Je sais,
les grosses
larmes, n’ont guère suffis,
A rester sur cette bonne et vieille Terre.
La douleur, la souffrance ou encore
l’égoïsme,
Ont eu raison de ton dernier geste plus qu’amer.
S’offrir la mort en guise d’unique dernier voyage,
Est un geste d’adieu par un profond désarroi.
L’amour, ne faisait nullement parti de tes bagages,
Et l’adieu déchirant est un courage de force
d’effroi.
Mais, tu n’es point seul à être le
responsable,
De ton geste fatal de ta dernière et dure
échéance.
Je sais, le geste tu l’as commis, il est
irrécupérable,
Mais qui t’a poussé vers la tombe de
l’ultime chance ?
Ne crois-tu pas que la société est à
montrer du doigt ?
Ne crois-tu pas que ce monde, a un reflet pâle,
Qu’il a assombrit ton unique vie qui
n’était plus à toi ?
Crois-tu être le seul à vouloir couper le cordon
ombilical ?
Ne cherche pas dans la mort des regrets éternels,
Tu risques de t’encombrer de l’inutile et du
néfaste.
Cherche à dépasser le mirifique ou le
sensationnel,
Car c’est pour ton égo brillant qui aime ce qui
est faste.
Toi qui a fraudé avec la mort pour un enjeu dangereux,
Respire ta profonde tristesse et voit comme elle est inutile.
Change ton intériorité pour un sourire non futile,
Et tu verras vivre et respirer l’unique merveilleux.
La vie que tu vois et que tu ressens par tes sens,
Ne peut pas avoir de goût, si toi tu es amer,
Par ta tristesse, ta révolte et ton unique exigence.
Panse tes plaies et s’ouvrira en toi un nouvel être.
La vie, quoi que tu en penses a un sens, une logique,
Que tu n’as pas encore deviné par tes yeux
embrouillés.
Ne cherche pas par tes blessures un sens mystique,
Car vois-tu, tu risques alors de t’éloigner, de
t’égarer.
Elève-toi, si tu le peux, vers la conscience de ton
âme,
Et cherche dans ton cœur, le sourire de ton enfance.
Pour faire la paix intérieure, il faut déposer
ses armes,
La dualité, la haine sont entraves comme la vengeance.
Crois-tu que le bonheur se trouve dans une fuite,
Comme l’alcool, la drogue ou même le
suicide ?
Par un combat vis-à-vis de soi-même, il se
mérite,
Et de l’autre côté, tu risques de
rencontrer le vide.
Et le vide, c’est l’absence, par
conséquent c’est le néant,
Ne crois-tu pas que tu as mieux à faire sur cette
Terre ?
Apprendre à t’aimer et retrouver en toi ton
côté enfant,
Et briser tes chaînes qui sont comme des
frontières.
S’offrir la mort vois-tu, est un acte courageux mais
lâche,
Car tu n’affrontes pas les épreuves qui sont
devant toi.
Affronte quoi qu’il advienne les obstacles, c’est
ta tâche,
Et tu règleras les conflits que tu ne voulais pas voir.
Ne crois surtout pas que la mort facile soit une délivrance,
Elle te conduira vers la destination où les âmes
sont en peine.
Ne cherche pas à connaître cette ultime
échéance,
Car elle viendra te prendre au dernier souffle et sans haine.
Poésie
de Mme De Noailles 1876 - 1933
Les vivants
se sont
tus, mais les morts m’ont parlé ;
Leur silence infini m’enseigne le durable.
Loin du cœur des humains, vaniteux et troublé,
J’ai bâti ma maison pensif sur leur sable.
Votre sommeil, ô morts déçus et
sérieux,
Me jette, les yeux clos, un long regard farouche ;
Le vent de la parole emplit encore ma bouche,
L’Univers fugitif s’insère dans mes yeux.
Morts austères, légers, vous ne sauriez
prétendre
A toujours occuper, par vos muets soupirs,
La race des vivants, qui cherche à se défendre
Contre le temps, qu’on voit déjà se
rétrécir ;
Mais mon cœur, chaque soir, vient contempler vos cendres,
Je ressemble au passé et vous à
l’avenir.
On ne possède bien que ce qu’on peut
attendre ;
Je suis mort
déjà, puisque je dois mourir…